Page:Poe - Histoires grotesques et sérieuses.djvu/332

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tout avec profusion et déterminent le caractère de la chambre. Le tapis, un tissu de Saxe, a un pouce et demi d’épaisseur, et son fond, également cramoisi, est simplement relevé par une ganse d’or, analogue à la corde qui enserre les rideaux, faisant légèrement saillie sur le fond, et se promenant à travers, de manière à former une série de courbes brusques et irrégulières, l’une passant de temps en temps par-dessus l’autre. Les murs sont revêtus d’un papier satiné d’une couleur argentée, tigré de petits dessins arabesques de la même couleur cramoisie dominante, mais un peu affaiblie. Plusieurs peintures coupent çà et là l’étendue du papier. Ce sont principalement des paysages d’un style imaginatif, tels les Grottes des fées, de Stanfield, ou l’Étang lugubre, de Chapman. Il y a néanmoins trois ou quatre têtes de femmes, d’une beauté éthéréenne, — des portraits dans la manière de Sully. Chacune de ces peintures est d’un ton chaud mais sombre. Elles ne contiennent pas ce qu’on appelle de brillants effets. De toutes émane un sentiment de repos. Aucune n’est de petite dimension. Les trop petits tableaux donnent à une chambre cet aspect mou-