Page:Poe - Histoires grotesques et sérieuses.djvu/49

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« Et maintenant que penserons-nous de ce raisonnement, — que le cadavre trouvé ne peut pas être celui de Marie Roget, parce que ce cadavre a été trouvé flottant après un laps de trois jours seulement ? Si elle a été noyée, elle a pu ne pas s’enfoncer, étant une femme ; si elle s’est enfoncée, elle a pu reparaître au bout de vingt-quatre heures, ou même moins. Mais personne ne suppose qu’elle a été noyée ; et étant morte avant d’être jetée à la rivière, elle aurait flotté et aurait pu être retrouvée à n’importe quelle époque postérieure.

« Mais, — dit l’Étoile, — si le corps est resté sur le rivage dans son état de détérioration jusqu’à la nuit de mardi, on a dû trouver sur ce rivage quelque trace des meurtriers. »

« Ici, il est difficile de saisir tout d’abord l’intention du raisonneur. Il cherche à prévenir ce qu’il imagine pouvoir être une objection à sa théorie, — à savoir que le corps, étant resté deux jours sur le rivage, a dû subir une décomposition rapide, — plus rapide que s’il avait été plongé dans l’eau. Il suppose que, si tel a été le cas, le corps aurait pu reparaître à la surface le mercredi, et pense que, dans