Page:Poe - Histoires grotesques et sérieuses.djvu/51

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dant son observation ne prouve que ce dernier point. Voilà un corps auquel aucun poids n’avait été attaché. Des assassins, le jetant à l’eau, n’auraient pas manqué d’y attacher un poids. Donc, il n’a pas été jeté par des assassins. Voilà tout ce qui est prouvé, si quelque chose peut l’être. La question d’identité n’est même pas abordée, et l’Étoile est très en peine pour contredire maintenant ce qu’elle admettait tout à l’heure. « Nous sommes parfaitement convaincus, — dit-elle, — que le cadavre trouvé est celui d’une femme assassinée. »

« Et ce n’est pas le seul cas, même dans cette partie de son sujet, où notre raisonneur raisonne, sans s’en apercevoir, contre lui-même. Son but évident, je l’ai déjà dit, est de réduire, autant que possible, l’intervalle de temps compris entre la disparition de Marie et la découverte du corps. Cependant nous le voyons insister sur ce point, que personne n’a vu la jeune fille depuis le moment où elle a quitté la maison de sa mère. « Nous n’avons, — dit-il, — aucune déposition prouvant que Marie Roget fût encore sur la terre des vivants passé neuf heures, dimanche 22 juin. »