dans le drame de la rue Morgue n’avait pas manqué de faire impression sur l’esprit de la police parisienne. Parmi ses agents, le nom de Dupin était devenu un mot familier. Le caractère simple des inductions par lesquelles il avait débrouillé le mystère n’ayant jamais été expliqué au préfet, ni à aucun autre individu, moi excepté, il n’est pas surprenant que l’affaire ait été regardée comme approchant du miracle, ou que les facultés analytiques du chevalier lui aient acquis le crédit merveilleux de l’intuition. Sa franchise l’aurait sans doute poussé à désabuser tout questionneur d’une pareille erreur ; mais son indolence fut cause qu’un sujet dont l’intérêt avait cessé pour lui depuis longtemps ne fut pas agité de nouveau. Il arriva ainsi que Dupin devint le fanal vers lequel se tournèrent les yeux de la police ; et en mainte circonstance, des efforts furent faits auprès de lui par la préfecture pour s’attacher ses talents. L’un des cas les plus remarquables fut l’assassinat d’une jeune fille nommée Marie Roget.
Cet événement eut lieu deux ans environ après l’horreur de la rue Morgue. Marie, dont le nom de baptême et le nom de famille frapperont sans doute