Page:Poe - Histoires grotesques et sérieuses.djvu/91

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« J’attaquerai cette question par une simple allusion aux détails révoltants donnés par le chirurgien interrogé dans l’enquête. Il me suffira de dire que ses conclusions publiées, relativement au nombre des prétendus goujats, ont été justement ridiculisées, comme fausses et complètement dénuées de base, par tous les anatomistes honorables de Paris. Je ne dis pas que la chose n’ait pas pu, matériellement, arriver comme il le dit ; mais je ne vois pas de raisons suffisantes pour sa conclusion ; — n’y en avait-il pas beaucoup pour une autre ?

« Réfléchissons maintenant sur les traces d’une lutte, et demandons ce qu’on prétend nous prouver par ces traces. La présence d’une bande ? Mais ne prouvent-elles pas plutôt l’absence d’une bande ? Quelle espèce de lutte, — quelle lutte assez violente et assez longue pour laisser des traces dans tous les sens, — pouvons-nous imaginer entre une faible fille sans défense et la bande de brigands qu’on suppose ? Quelques rudes bras l’empoignant silencieusement, c’en était fait d’elle. La victime aurait été absolument passive et à leur discrétion. Vous observerez ici que nos arguments contre le bosquet,