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EDGAR POE
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LES CLOCHES


POÈME INTERPRÉTÉ EN VERS FRANÇAIS


PAR EMILE BLÉMONT


I


Écoutez les traîneaux à cloches,
Cloches d’argent !
Écoutez-les bien, les légères cloches !…
Les entendez-vous ? Comme elles sont proches !
Ô leur joli son, joyeux et changeant !
Quel monde de gaîté leur mélodie annonce !
Quel rire, et quel rire en réponse !
Dans la froide nuit,
Elles vont sautantes,
Contentes, tintantes,
Toutes palpitantes
Sous le ciel qui luit ;
Et le ciel est plein de blanches étoiles,
Doux regards sans voiles,
Scintillement pur
De cristal limpide inondé d’azur !
Ô la musicale cadence,
Qui danse, danse, danse, danse,
Sur ce rhythme naïf et vieux,
Sorte de chant runique égréné sous les cieux !
Ô le cliquetis changeant et joyeux,
Les tintements mélodieux !
Ô les cloches qui sonnent, sonnent,
Sonnent, sonnent, sonnent !
Ô les cloches d’argent qui dansent et fredonnent !