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Page:Poe - Les Poèmes d’Edgar Poe, trad. Mallarmé, 1888.djvu/113

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Je te vis une fois — une seule fois — il y a des années : combien, je ne le dois pas dire, mais peu. C’était un minuit de Juillet ; et hors du plein orbe d’une lune qui, comme ton âme même s’élevant, se frayait un chemin précipité au haut du ciel, tombait de soie et argenté un voile de lumiere, avec quiétude et chaud accablement et sommeil, sur les figures levées de mille roses qui croissaient dans un jardin enchanté, où nul vent n’osait bouger, si ce n’est sur la pointe des pieds ; — il tombait sur les figures levées de ces roses qui rendaient, en retour de la lumière d’amour, leurs odorantes âmes en une mort extatique ; — il tombait