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Page:Poe - Les Poèmes d’Edgar Poe, trad. Mallarmé, 1888.djvu/150

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station sur le seuil d’or de la grille grande ouverte des rêves, à considérer, extasié, le fond de la somptueuse allée : et, frémissant de ne voir, à droite, à gauche et le long de la voie, parmi les vapeurs empourprées, tout au loin où la perspective se termine — que Toi.

A MA MÈRE

Parce que je sens que, là-haut, dans les Cieux, les anges l’un à l’autre se parlant bas, ne peuvent, parmi leurs termes brûlants d’amour, en trouver un d’une dévotion pareille à celui de « Mère » ; en conséquence, je vous ai dès longtemps de ce nom appelée, vous qui êtes plus qu’une mère pour moi et remplissez le cœur de mon cœur, où vous installa la Mort en affranchissant l’esprit de ma Virginie. Ma mère — ma propre mère, qui mourut tôt n’était que ma mère, à moi ; mais vous êtes la mère de Celle que j’ai si chèrement aimée ; et m’êtes ainsi plus chère que la mère que j’ai connue, de cet infini dont ma femme était plus chère à mon âme, qu’à cette âme sa vie.