Aller au contenu

Page:Poe - Les Poèmes d’Edgar Poe, trad. Mallarmé, 1888.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

L’œuvre lyrique tient seule et toute dans ces pages, fermées à des poèmes narratifs ou de longue haleine : essais d’un esprit avant que sur lui ne régnât une esthétique suprême, d’inévitable tyrannie.

Voilà bien pour la première fois montré et réduit à soi-même, cet ensemble dont le traducteur des HISTOIRES EXTRAORDINAIRES a pu dire : " C’est quelque chose de profond et de miroitant comme le rêve, de mystérieux et de parfait comme le cristal. [1] " Il ajoute (pour notre peur) : " Une traduction de poésies aussi voulues, aussi concentrées, peut être un rêve caressant mais ne peut être qu’un rêve. [2] "

Nul doute que le poëte français n’eût à quelque heure tenté ce rêve et donné à notre littérature un recueil prenant place entre la traduction de la Prose et son propre livre des FLEURS DU MAL. Chaque fois, du reste, qu’un des poèmes se trouva encadré, soit en

  1. Notes nouvelles sur Edgar Poe. Nouvelles Histoires Extraordinaires. Traduction Charles Baudelaire.
  2. Mêmes notes.