Page:Poe - Les Poèmes d’Edgar Poe, trad. Mallarmé, 1888.djvu/61

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Et je dis : " Elle est plus tiède que Diane ; elle roule à travers un éther de soupirs : elle jubile dans une région de soupirs, — elle a vu que les larmes ne sont pas sèches sur ces joues où le ver ne meurt jamais et elle est venue passé les étoiles du Lion pour nous désigner le sentier vers les cieux — vers la léthéenne paix des cieux ; — jusque-là venue en dépit du Lion, pour resplendir sur nous de ses yeux brillants — jusque-là venue à travers l’antre du Lion, avec l’amour dans ses yeux lumineux.

Mais Psyché, élevant son doigt, dit : " Tristement, de cette étoile je me défie, — de sa pâleur, étrangement, je me défie. Oh ! hâte-toi ! Oh ! ne nous attardons pas ! Oh ! fuis — et fuyons, il le faut. " Elle parla dans la terreur, laissant s’abattre ses plumes jusqu’à ce que ses ailes traînassent en la poussière — jusqu’à ce qu’elles traînèrent tristement dans la poussière.

Je répliquai : " Ce n’est rien que songe : continuons par cette vacillante lumière ! baignons-nous