Page:Poe - Les Poèmes d’Edgar Poe, trad. Mallarmé, 1888.djvu/71

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Tu étais pour moi, amour, tout ce vers quoi mon âme languissait — une île verte en mer, amour, une fontaine et un autel, enguirlandés tout de féeriques fruits et de fleurs, et toutes les fleurs à moi.

Ah ! rêve trop brillant pour durer : ah ! espoir comme une étoile, qui ne te levas que pour te voiler. Une voix, du fond du Futur crie : « Va ! — va ! » — mais sur le Passé (obscur gouffre) mon esprit, planant, est muet, consterné, immobile !