Page:Poe - Les Poèmes d’Edgar Poe, trad. Mallarmé, 1889.djvu/143

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La Romance qui se plaît à saluer et à chanter, la tête somnolente et l’aile ployée, parmi les feuilles vertes secouées bien au loin dans quelque lac ombreux, a été pour moi un perroquet colorié — oiseau fort familier ; m’a montré l’alphabet, et à balbutier mes toutes premières paroles, quand j’étais dans le bois farouche, enfant à l’œil sagace.

Condors, maintenant, des ans éternels ébranlent à ce point les hauteurs de l’air avec un tumulte de foudre, que je n’ai plus de temps pour des soins ardents, les yeux fixes sur l’inquiet ciel. Et, quand une heure aux ailes plus calmes étend sa plume sur mon esprit, — passer ce peu de temps avec la lyre et le rythme (choses défendues !), mon cœur s’en ferait un crime, à moins qu’il n’ait frémi à l’unisson des cordes.