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la bibliothèque, je trouvai dans l’antichambre une domestique toute en larmes qui me dit que Bérénice n’existait plus. Elle était morte dans la matinée d’une nouvelle attaque d’épilepsie ; à la tombée de la nuit, la fosse était prête pour la recevoir, et tous les préparatifs de l’ensevelissement étaient terminés.

Le cœur plein d’angoisse, avec répugnance, et oppressé par la crainte, je me dirigeai vers la chambre à coucher de la défunte. La chambre était vaste et très-sombre, et à chaque pas je me heurtais contre les préparatifs de la sépulture, La bière, me dit un domestique, était entourée des rideaux du lit, et dans cette bière, ajouta-t-il en chuchotant tout bas, gisait tout ce qui restait de Bérénice. Qui donc me demanda si je ne voulais pas voir le corps ? Je ne vis remuer les lèvres de personne, la question avait été bien faite, et l’écho des dernières syllabes traînait encore dans la chambre. Il était impossible de refuser, et, avec un sentiment d’oppression, je me traînai à côté du lit, Je soulevai doucement les sombres draperies des courtines ; mais en les laissant retomber, elles descendirent sur mes épaules, et, me séparant du monde vivant, elles m’enfermèrent dans la plus étroite communion avec la défunte,

Toute l’atmosphère de la chambre sentait la mort ; mais l’air particulier de la bière me faisait mal ; et je m’imaginais qu’une odeur délétère s’exhalait déjà du cadavre, J’aurais donné des mondes pour échapper, pour fuir la pernicieuse influence de la mortalité, pour respirer une fois encore l’air pur des cieux éternels. Mais je n’avais plus la puissance de bouger, mes genoux vacillaient sous moi, et j’avais pris racine dans le sol, regardant fixement le cadavre rigide étendu tout de son long dans la bière sans couvercle.

Dieu du ciel ! — est-ce possible ? Est-ce mon cerveau qui s’égare ? ou le doigt de la défunte a-t-il remué dans la toile