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Nouvelles histoires extraordinaires.

Il n’y a donc plus aucune partie de l’homme dans le compartiment principal, son corps étant placé derrière le mécanisme de l’armoire n° 1, et ses jambes dans l’espace occupé naguère par le tiroir. L’exhibiteur est donc libre maintenant de montrer le compartiment principal. C’est ce qu’il fait, — ouvrant les deux portes, celle de face et celle de derrière ; — et l’on n’y aperçoit personne. Les spectateurs sont maintenant convaincus que tout l’ensemble de la caisse est exposé à leurs regards, ainsi que toutes les parties, dans un seul et même instant. Mais évidemment il n’en est pas ainsi. Ils n’aperçoivent ni l’espace compris derrière le tiroir ouvert ni l’intérieur de l’armoire n° 1, — dont Maelzel a virtuellement fermé la porte de face quand il fermait la porte de derrière. Ayant fait alors tourner la machine sur elle-même, soulevé le manteau du Turc, ouvert les portes du dos et de la cuisse et montré le tronc de l’Automate plein de pièces mécaniques, il ramène le tout à sa position première et ferme les portes. L’homme est libre maintenant de se mouvoir. Il se hausse dans le corps du Turc juste assez pour que ses yeux se trouvent au niveau de l’échiquier. Il est très probable qu’il s’assied sur le petit bloc carré la petite éminence qu’on a aperçue dans un coin du compartiment principal, alors que les portes étaient ouvertes. Dans cette position, il voit l’échiquier à travers la poitrine du Turc, qui est en gaze. Ramenant son bras droit par devant sa poitrine, il fait mouvoir le petit mécanisme nécessaire pour diriger le bras gauche et les doigts de la figure. Ce mécanisme est placé juste au-dessous de l’épaule gauche du Turc et peut donc être facilement atteint par la main droite de l’homme caché, si nous supposons son bras droit ramené sur sa poitrine. Les mouvements de la tête, des yeux et du bras droit de la figure,

    roir, étant ouvert dans toute son étendue, fournirait ainsi l’occasion de comparer sa profondeur avec celle de la caisse.