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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/123

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surveiller les batteries ennemies. Leurs sonneries, différentes suivant le point de départ, indiquaient d’où venait le danger, et l’homme averti prenait contact avec le sol pour éviter les éclaboussures. Je l’aurais admis au début, quand la canonnade était encore rare et intermittente. Vers la troisième semaine, alors que nous étions cernés de tous côtés et que les sonneries se faisaient entendre sans répit, il y avait quelque chose de grotesque à voir les hommes s’abattre par terre à la moindre alerte et rester un temps infini à digérer le coup de canon avant d’oser redresser leur tête effarée sous la crainte d’un nouveau danger.

Est-il bien prouvé, je me le demande encore, que l’homme couché courre moins de danger que l’homme debout ? Une chose indiscutable, c’est que l’action de se dérober ainsi rend les hommes lâches. Le soldat qui s’est couché pour éviter l’obus