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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/138

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mettre leur nom à côté du mien. Bien m’en prit de ne pas le faire sans les avoir consultés.

À mon grand étonnement, Leroux reçut froidement ma proposition. Il ne se sentait pas assez vaillant pour supporter les fatigues éventuelles du métier d’Éclaireur. Il redoutait les nuits passées en plein air, couché dans la neige. Il craignait les marches forcées. Bref, il me dit avec tristesse :

— Quitte-nous, puisque tu le trouves bon, mais je reste, moi, au poste que le sort m’a désigné. Que Delafontaine fasse comme bon lui semblera.

Georges me regarda, et d’un geste m’indiquant Leroux, il me dit, les yeux humides :

— Est-ce que je peux le quitter ?

Il était dans le vrai, nous ne pouvions laisser Leroux. Il y aurait eu cruauté de notre part à l’abandonner tous deux à la fois. J’eus un serrement de cœur en son-