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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/180

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Pichon, désigné pour accompagner le soldat, nous fit, à son retour, le plus extraordinaire récit.

Il avait pénétré dans la casemate du Colonel Denfert où il l’avait trouvé jouant au whist avec le sous-intendant Spire et quelques officiers de son État-Major.

Le fusil avait été examiné avec une vive curiosité. On avait longuement commenté le fait. Comme on paraissait oublier la présence du soldat et de Pichon, celui-ci s’était rappelé à l’attention :

— Mon Colonel, il se fait tard. Si je ne vais pas à l’Arsenal maintenant, les portes de la ville seront fermées…

— Quoi ?… Que dites-vous ?… L’Arsenal ?… Pourquoi ?

— Mais, j’ai demandé à mon Colonel un bon pour que l’Arsenal me délivre un fusil en échange de celui-ci, qui ne peut plus servir.

— Un autre fusil ? Ah bien ! — et, faisant