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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/182

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nous nous sommes battus jusqu’en février. Alors… pourquoi ? Pichon avait-il bien entendu ?

Je le connaissais assez. Je le savais intelligent. Il n’avait pu se tromper. Je me disais qu’il était un trop loyal soldat, qu’il avait trop de bon sens pour propager une nouvelle aussi grave sans être bien certain de ce qu’il avait entendu. Cependant la chose me dépassait. Il était impossible que pareille réponse fût formulée ! J’interrogeai Pichon, je lui demandai s’il était bien sûr d’avoir entendu ce qu’il racontait. En somme, il était le seul témoin de cet étrange fait. Le soldat Dissert connaissait à peine le français et son témoignage ne pouvait être confronté avec le sien. Pichon affirmait toujours et donnait comme preuve qu’il revenait sans fusil.

Les commentaires allaient leur train, et la démoralisation, le découragement, puis les ferments de révolte. Un soldat, le fils