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ta débilité ? Sauras-tu seulement tenir et manier un fusil ?

J’avouai que j’avais peu songé à ces détails.

— Viens donc avec moi, au moins, passer une heure au Gymnase Paz : tu y prendras une leçon de maniement d’armes afin de ne pas arriver trop neuf au régiment.

Chez Paz, une foule d’engagés comme moi s’exerçaient. On leur avait donné pour armes de véritables jouets d’enfants, de jolis petits chassepots de bois léger, montés en cuivre.

Après une heure d’exercice, où je fis preuve d’une maladresse notoire, je quittai le gymnase éreinté, brisé de fatigue et toutes mes aspirations belliqueuses évaporées. Ce premier obstacle m’avait démonté. À huit heures du soir, quand nous prîmes le train, Georges et moi, à la gare de l’Est, je fus assailli d’idées noires et victime de sinistres inquiétudes. Le train était