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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/52

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du Second Empire qui avait dû faire très bonne figure à Compiègne ou aux Tuileries.

Nous avions plus rarement l’occasion de voir notre commandant Gély, ancien soldat d’Italie et de Crimée. Dans une de ses campagnes, il avait perdu un œil bien malencontreusement remplacé par un œil de verre qui le défigurait terriblement quand on le voyait de près. De loin, à cheval, à la tête de son bataillon, je le trouvais superbe. Bien campé sur son cheval, le sabre nu en main, quand il parcourait au galop notre champ de manœuvres, sa silhouette rapide me rappelait ce général qui, dans la toile d’Yvon, traverse d’une si crâne allure le champ de bataille de Magenta.

La place de Belfort était alors commandée par le général de Chargère. Ce général avait un fort beau passé. Son nom est inscrit en bonne place dans les fastes de la guerre de Crimée. Mais, en 1870, il n’était