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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/55

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démontage de l’arme et j’affectionnais mon chassepot. Il portait le no 17.893, chiffre que je décomposais ainsi : 1789 et 93, trouvant dans ces deux dates une concordance chère à mon âme républicaine.

Chaque matin, exercice. Après midi, théorie, astiquage des armes et du fourniment. Vers cinq heures, nous étions libres jusqu’à l’appel du soir. Nous mettions à profit les premières de ces minutes de loisir en faisant notre correspondance. Pour cela, nous avions élu domicile dans un café dont le premier étage était réservé aux officiers.

Ce café, où nous trouvions une petite salle tranquille, était tenu par une dame veuve, ancienne institutrice dans une grande famille russe, madame Anselme, qui vivait là avec son père, M. Boltz, vieil Alsacien que nous prenions plaisir à faire parler de sa jeunesse. Ayant habité Paris au plein épanouissement de la période romantique,