avec des manches longues et larges dont il se servait comme d’un manchon, par les jours de grand froid. Elle excitait prodigieusement notre envie, à Georges et à moi.
Un matin, au retour de l’exercice, on commande : Sac au dos ! Apprenant la nouvelle que les Prussiens étaient à Mulhouse, le général de Chargère, interrompant son éternelle cigarette, avait tourné la tête et dit :
— Ah ! les Prussiens à Mulhouse ? En êtes-vous sûr ? Eh bien ! que le 45e mette sac au dos !
Et le général avait repris sa rêverie en allumant une cigarette.
À deux heures, nous étions encore « sac au dos ». À trois heures, de même. À quatre heures, deuxième nouvelle :
— Les Prussiens sont à Altkirch.
Donc, ils se rapprochaient.
— Que le 45e reste au quartier, ordonna le général de Chargère.