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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/63

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nément Belfort, que Denfert put donner suite à ses projets.

Rien n’était terminé. Tout se trouvait encore à l’état embryonnaire. Les casemates n’existaient pas. La poudre n’avait pas d’abri. Les épaulements étaient à peine commencés. Il fallait pourvoir aux plates-formes, aux embrasures, etc., etc. Toute l’infanterie fut appelée à manier la pioche et la brouette pour mener à bien une œuvre qui fut peut-être la plus heureuse conception de la défense, car il n’y avait pas à Belfort assez de soldats du Génie.

Étant commandés par des officiers et sous-officiers de cette armée, nous n’avions à espérer d’eux aucune des faveurs auxquelles les caporaux du 45e nous avaient insensiblement habitués. On trouva parfois nos brouettes insuffisamment chargées, nos coups de pioche bien maladroits. Cela nous fut dit assez durement. Mais, force fut bien de voir que nous donnions notre maximum