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Page:Poilay - Souvenirs d'un engagé volontaire, 1907.pdf/67

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il avait vainement cherché nos officiers pour faire lever notre consigne. Afin d’adoucir cette déconvenue, il arrivait chargé de provisions : du filet froid, un superbe poulet, des fruits et deux bouteilles de Pommard. Ce bon Haensler, quel concert d’action de grâces s’éleva, de nos cœurs, vers lui !

Nous eûmes donc l’ennui de ne voir, de Mulhouse, que le très court chemin qui sépare la caserne de la chaussée de Dornach. Le lendemain, notre déception s’aggrava encore de bien pire façon. Tous ces Alsaciens qui provoquèrent les sévères mesures du jour précédent, connaissaient les moindres détours de la ville. Les issues de la caserne n’avaient pas de secrets pour eux. Aussi, dès la nuit venue, qui escaladant un mur, qui enjambant une fenêtre, tous s’échappèrent. Il fallut former des patrouilles, en pleine nuit, et faire la chasse aux délinquants qu’on attrapait par bandes