Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 8, 1931.djvu/28

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à Copenhague (n° 11) : « Urgent. Secret. Un aviateur allemand, originaire du Schleswig, vient de déserter pendant une permission ; il était employé dans la région de Verdun. D’après ses déclarations, qui me sont rapportées par notre agent consulaire à Fredericia, les Allemands nous attaqueraient prochainement près de Verdun. Au sud de cette place, ils construisent derrière leur front de grands tunnels d’une largeur de quinze mètres et les poussent assez loin pour arriver dans nos positions et même les prendre à revers. Ces tunnels leur serviraient à une attaque brusquée. Il ajoute qu’un matériel considérable, des appareils à gaz asphyxiants, des obus à gaz, ont été amassés dans cette région. Il prétend tenir ces renseignements, que j’essaie d’obtenir plus complets, des officiers d’état-major avec lesquels il effectuait des vols. » Peut-être y a-t-il quelque fantaisie dans cette nouvelle, mais nous ne devons pas la négliger. Je la signale à Gallieni et aux officiers de liaison.

Dans la nuit du 8 au 9, l’évacuation complète de la presqu’île de Gallipoli s’est effectuée sans aucune perte. (Moudros, général Brulard, n° 214.)

Le prince Alexandre de Serbie m’a chaleureusement remercié, par un radiogramme de Podgoritza, de la croix de guerre que le gouvernement de la République lui a décernée.

Après la lecture un peu hétérogène de toutes ces pièces, je préside le conseil des ministres. Briand y expose l’état des négociations engagées avec l’Angleterre pour la Syrie et la Palestine. Le gouvernement britannique refuse décidément de renoncer à Caïffa ; il demande d’autre part la neutralisation de la Palestine ; mais il nous re-