CHAPITRE VII
Notre entente avec l’Angleterre était accompagnée d’accords techniques, établis, d’abord, entre les états-majors militaires et ensuite, à partir de 1912, comme on le verra bientôt, entre les états-majors navals. Mais à aucun moment, ni nous, ni l’Angleterre, nous n’avions aliéné notre liberté respective. Il s’est rencontré, sans doute, au delà du détroit quelques adversaires passionnés de la politique de coopération pour prétendre que le gouvernement britannique s’était irrévocablement engagé envers nous, depuis le jour où, en janvier 1906, lord Haldane était entré en conversation avec l’attaché militaire de France[1]. De même, en France, M. Fabre Luce, qui se plaît à donner au jeu des paradoxes les apparences du raisonnement, intitule bravement un de ses chapitres : « L’Angleterre enchaînée. » Il suffit cependant de lire dans le livre de lord Haldane[2] le récit des conférences qu’ont tenues, de 1906 à 1913, les