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CHAPITRE VIII


L’Entente cordiale et les Dominions. — Autres négociations anglo-allemandes. — Arrangement naval franco-anglais. — Préparation des accords complémentaires de novembre. — Défense éventuelle de la neutralité belge. — Loyauté de la Belgique. — Visite à Paris du roi Albert et de la reine Elisabeth.


Une des raisons qu’invoquait sans cesse le gouvernement britannique pour se refuser à tout engagement continental, c’était l’autonomie des Dominions dans l’Empire. Devant les colonies anglaises, comme devant la métropole, la France avait intérêt à se montrer telle qu’elle était, libérale et pacifique. L’occasion me fut donnée, en cette année 1912, d’entrer directement en relations avec plusieurs membres du gouvernement canadien, qui étaient venus en voyage à Paris avec leur famille : le très honorable R. L. Borden, premier ministre, l’honorable M. Doherly, ministre de la Justice, l’honorable J. D. Hazen, ministre de la Marine, l’honorable L. P. Pelletier, ministre des Postes, etc. Mon ami, Gabriel Hanotaux, président du comité France-Amérique, voulut bien, d’accord avec le sympathique M. Roy, commissaire général du Canada, et avec moi, leur offrir une grande réception. Elle eut lieu par une belle soirée de juillet, dans un