CHAPITRE XI
Des événements de 1908-1909, M. Isvolsky gardait certainement beaucoup d’amertume, et il parlait sans aménité du comte d’Aehrenthal. Mais, s’il avait le ressentiment de ce qu’il considérait comme une humiliation personnelle, son pays, il faut bien le dire, conservait lui-même le souvenir pénible de ce qui lui avait semblé une humiliation nationale.
En France même, le coup de tête autrichien avait laissé une impression de malaise. Le 1er avril 1909, M. de Nelidov, ambassadeur de Russie à Paris, écrivait à M. Isvolsky, ministre des Affaires étrangères[1] : « Les journaux allemands et autrichiens ont souligné le succès de la diplomatie autrichienne et la prépondérance de la double monarchie dans les Balkans. L’opinion publique en France, de même qu’en Angleterre, insiste, par conséquent, toujours davantage sur un rapprochement plus étroit entre la Russie, la France et l’Angleterre, comme cela était le cas
- ↑ Publications bolchevistes.