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LA VICTOIRE

Clemenceau comprendra, sous la présidence du gouverneur militaire, le préfet de la Seine, le préfet de police, le président du Conseil municipal, le président du Conseil général, Strauss, sénateur de la Seine, Groussier, député de la Seine, Boudenoot, Renoult, président de la commission de l’armée, Doumer et Abel Ferry, membres de cette commission, Bénazet (à la demande de Doumer) et Chéron, parce qu’il est, comme Bénazet, rapporteur du budget de la guerre.

Ce comité sera chargé de préparer les décisions relatives à la défense du camp retranché et d’en assurer l’exécution. Doumer a déjà rédigé une formule pour définir cet objet. Le Conseil discute la rédaction proposée. Leygues trouve que le mot « préparer » a l’inconvénient de laisser croire que rien encore n’a été fait. Je demande qu’il soit clairement indiqué que les décisions n’appartiennent pas au Comité, mais au gouvernement.

Après l’échange de ces observations et l’examen de quelques amendements, Jeanneney propose ce texte : « Il est institué un comité de défense du camp retranché de Paris, chargé de poursuivre et de contrôler, sous l’autorité du gouverneur militaire de Paris, l’exécution des mesures relatives à l’organisation, à l’armement et au ravitaillement du camp retranché. »

Les mots « sous l’autorité du gouverneur militaire » laissent pressentir, dis-je, le départ du gouvernement. Or, c’est au gouvernement à défendre Paris. Clemenceau se déclare frappé de mon observation et accepte qu’on remplace les mots : « le gouverneur militaire » par « le ministre de la Guerre ».

Tous les ministres continuent alors d’exposer les mesures de sûreté déjà prises par leurs administrations. Klotz explique que le Grand Livre est à Angers depuis le mois d’avril, que le service des