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LA VICTOIRE

de Saint-Cyr est transporté à Romorantin. Dans un mois, on aura évacué environ 100 000 ouvriers, à qui le transport sera payé avec une indemnité de quinze jours et qui toucheront ensuite les salaires des régions où ils seront transportés. Ces évacuations peuvent rendre à la fin nécessaire l’installation en province de 80 000 personnes (ouvriers et leurs familles). D’où nécessité de construire des baraquements. Un million de masques sera entreposé à Orléans pour être ramené à Paris en cas de bombardement par obus toxiques.

Pour le ravitaillement, Boret a fait établir des dépôts et des magasins à proximité de Paris. Les blés viennent par la Seine et sont à l’abri des accidents de chemins de fer. Claveille assure, d’ailleurs, que toutes les déviations sont prévues en cas de destruction d’ouvrages d’art. Il expose également que dans l’offensive allemande de la Somme, nous n’avons perdu aucun matériel. Sur l’Aisne nous avons perdu soixante wagons, mais pas une locomotive. Toutes dispositions sont prises pour que cette perte ne se renouvelle pas. Toutes les évacuations de matériel et de personnel sont réglées par avance. D’autre part, on facilite les départs de la population. On peut, si l’on veut, faire partir par jour 150 000 personnes et 20 000 tonnes. En fait, il ne part en ce moment que de 30 à 50 000 personnes par jour.

Lafferre énumère les mesures prises pour l’évacuation des richesses d’art, tapisseries, tableaux, livres, estampes, collections de paléontologie ; la plupart sont depuis longtemps à Blois et à Toulouse.

Tout cela dit, je fais remarquer au Comité que la défense du camp retranché de Paris implique des décisions relatives à la conduite de la guerre, à l’étendue du front et à l’emploi des effectifs et je demande que le comité se réunisse le plus rapi-