ne pourra pas assister aux fêtes officielles de dimanche. Je lui enverrai demain matin Sainsère pour le prier de venir quand même ; mais quelle amertume de n’avoir pas le droit de faire un geste d’union !
La musique des Horse Guards vient dans la cour de l’Élysée jouer les airs nationaux alliés. Derby me la présente. Clemenceau, à ma droite, descend l’escalier avec moi ; les ministres restent derrière nous, sur le perron.
L’après-midi, Clemenceau me téléphone : « J’ai vu Foch longuement ; il est impossible que nous entrions à Metz ou à Strasbourg avant les troupes ou même avec elles. Foch lui-même m’a déclaré : « Je n’entre pas avec les troupes ; elles entrent en formation de bataille ; je reste à mon poste de commandement.
— C’est bien, lui répliqué-je, ce qui me paraissait inévitable.
— Bien, bien. Enfin, nous ne partirons que le 25 et nous verrons Metz et Strasbourg à la fois. Je veux vous dire aussi : Wilson doit quitter l’Amérique le 3 décembre, passer par l’Angleterre et arriver en France le 12. Je crois que nous obtiendrons qu’il n’assiste pas à la conférence.
— Ah ! tant mieux. Il serait à tous égards préférable qu’il restât dans la coulisse.
— Oui, oui. Il voudrait s’installer avenue Gabriel. Je lui ai fait dire que nous le logerions. Voulez-vous mettre William Martin sur la question ?
— Entendu. »
Samedi 16 novembre.
Deschanel m’a téléphoné qu’il trouvait tout à fait regrettable que le gouvernement ne fût pas représenté demain à Notre-Dame. Je lui ai expliqué que Clemenceau avait été, par respect de la