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LA VICTOIRE

demande pardon de mon insistance. C’est que, voyez-vous, ces vers semblent limiter les droits de l’Italie. »

Bonin m’explique que les adversaires de Sonnino se servent de ces deux vers contre lui.


Vendredi 20 décembre.

Déjeuner aux Affaires étrangères en l’honneur du roi. À trois heures à l’Hôtel de Ville, en compagnie de Victor-Emmanuel III.

Trajet par les boulevards, la rue de la Paix, l’avenue de l’Opéra. Accueil très chaud de la population. Le roi est ravi et Bonin également. C’est le 11e chasseurs alpins qui, à ma demande, rend les honneurs sur la place de l’Hôtel-de-Ville. Cérémonie identique aux précédentes.

Après l’Hôtel de Ville, à l’Institut avec le roi. Nous sommes reçus par l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres dans la grande salle.

M. Paul Girard prononce une allocution de bienvenue ; le roi répond en quelques mots. M. Babelon lit une notice sur l’origine de la devise que porte le Collier de l’Annonciade.

À mon retour à l’Élysée, je reçois le jeune prince Nicolas de Roumanie que me présente Antonesco. Il est grand, pâle, très blond, timide et silencieux. Il n’a que quatorze ans. Il part pour l’Angleterre où il restera quelques mois et reviendra ensuite en France, à Saint-Cyr. Le soir, dîner à l’ambassade d’Italie. Après le repas, grande soirée avec de nombreux invités.


Samedi 21 décembre.

À onze heures et demie, je vais à la gare de l’Est, dire adieu au roi d’Italie qui part pour aller voir celles de ses troupes qui sont en France. Vives acclamations à notre passage sur les boulevards. L’après-midi à la Sorbonne, réception de