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CHAPITRE VII


Les efforts pacifiques de la France. — Le président de la République aux grandes manœuvres. — Le grand-duc Nicolas en France. — Le café de M. Isvolsky. — Préparation du concert européen. — La mobilisation des États balkaniques.


M. Sazonoff avait dit à M. Georges Louis qu’après avoir entendu lecture de la dernière communication autrichienne, il avait exprimé au comte Thurn sa satisfaction de savoir les deux gouvernements d’accord sur deux points essentiels, la nécessité de maintenir le statu quo et le devoir d’agir en commun avec toutes les puissances. Pour le reste, le ministre des Affaires étrangères de Russie s’était borné à déclarer que, sans doute, l’organisation d’un régime de représentation proportionnelle était désirable, mais qu’en Turquie, un tel régime n’irait pas sans difficulté[1].

M. Sazonoff avait ensuite annoncé à M. Georges Louis qu’il se rendait à Moscou, qu’il rentrerait le 15 à Saint-Pétersbourg et partirait probablement pour Londres le 18. Il reviendrait d’Angleterre en Russie par la France et l’Allemagne et s’arrêterait un jour ou deux à Paris dans un strict incognito[2].

  1. Livre jaune, n° 95.
  2. Télégramme de M. Georges Louis, 6 septembre.