CHAPITRE X
Et voici encore que le 1er novembre, M. Isvolsky arrive au quai d’Orsay, de la part de M. Sazonoff, pour demander que la France et l’Angleterre conseillent séparément à la Bulgarie de ne pas avancer davantage dans la direction de Constantinople. La peur de voir Ferdinand entrer triomphalement à Sainte-Sophie paraît hanter l’imagination du gouvernement impérial. Je réponds à M. Isvolsky qu’une intervention de ce genre me semble vaine et même dangereuse. « Rappelez, lui dis-je, à la Bulgarie, si vous le croyez utile, que vous lui avez toujours déclaré votre volonté de ne pas la laisser s’installer à Constantinople. Mais n’allons pas blesser les États balkaniques en les arrêtant nous-mêmes dans leurs victoires, et ne nous mettons pas à faire dans les Balkans des démarches à deux ou à trois. Quant à me charger de transmettre encore cette nouvelle proposition à toutes les puissances, c’est un rôle qui ne me tente point pour la France. »
La même demande faite à sir Edward Grey par