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CHAPITRE III


La solidarité du Cabinet. — M. Briand et la Chancellerie. – M. Léon Bourgeois. — M. Steeg et la réforme électorale. — M. Klotz et les finances. — L’œuvre de MM. Millerand et Delcassé. — Un discours de M. le président Fallières. — MM. Guist’hau, Jean Dupuy, Fernand David, Pams et Lebrun. — MM. Chaumet, René Besnard, Léon Bérard et Paul Morel. — La Lorraine et M. Mézières. — Un autre Lorrain, le général Lyautey. — Un autre, que la Lorraine ne connaît plus.


Dans ce tourbillon d’affaires et au milieu de ces soucis quotidiens, l’union du cabinet m’offrait un précieux et permanent réconfort. En aucun des ministères, que j’ai connus, l’accord n’a été plus complet. Jusque dans les Chambres, l’alerte de 1911 avait, émoussé les haines des partis et rapproché les esprits dans le gouvernement, elle avait créé l’intimité des cœurs et l’unité de L’action. Non seulement dans tous nos conseils, nous délibérions en pleine confiance, sur les moindres détails de la politique extérieure mais j’avais, en outre, de fréquentes entrevues avec chacun de mes collègues. À tout instant, de graves questions se posaient devant nous. De prime abord, les solutions n’apparaissaient pas toujours avec clarté. Souvent il nous fallait, suivant le mot du cardinal de Retz, « savoir choisir entre les grands inconvénients ». Mais, après étude, notre choix, com-