Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 3, 1926.djvu/216

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE IX


Les lois militaires allemandes et la loi française du service de trois ans. — Vote à la Chambre et au Sénat. — Reprise des hostilités en Orient. — Attaques des Bulgares contre les Serbes et les Grecs. — Nouveaux projets de l’Autriche contre la Serbie. — Le traité de Bucarest.


Les lois militaires allemandes n’en mettaient pas moins le gouvernement français dans l’obligation de faire voter la nôtre. Elle n’était pas sans rencontrer certaines résistances, non seulement dans le groupe socialiste, mais parmi les radicaux-socialistes, qui étaient très partagés et dont plusieurs recommandaient de préférence le service de deux ans et demi. M. Léon Bourgeois avait écrit à M. Charles Richet, président du huitième Congrès national de la paix, qu’il voterait le projet de loi, « se souvenant, disait-il, trop cruellement des désastres de 1870 ». M. Clemenceau, qui venait de fonder l’Homme libre et qui ne nous y épargnait les railleries, ni à M. Barthou, ni à son ancien collaborateur M. Pichon, ni à moi, félicitait cependant le président du Conseil « d’avoir pris à temps les mesures de conservation qui s’imposaient, affirmait-il, de toute nécessité ».

Le gouvernement avait, en outre, décidé d’appliquer immédiatement l’article 33 de la loi de 1905, qui lui permettait de maintenir la classe sous les drapeaux. MM. Durafour et Brizon avaient