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CHAPITRE XII


À Toulouse. — De la pointe de Graves à Bordeaux. — Le roi Constantin à l’Élysée. — Quelques jours à Rambouillet. — Dansées landes et sur la Côte d’Argent. — Voyage en Espagne. — Retour par Marseille. — Hommage à Mistral. — Visite à la Bégude.


De Grisolles, je suis allé voir un combat entre les troupes du général Pau et celles du général Chômer, et j’ai repris le chemin de Toulouse. La ville a eu la délicate attention de laisser à quelques-uns de ses plus illustres enfants, peintres, sculpteurs, musiciens, le soin de me recevoir en son nom. Ils sont là toute une pléiade : Jean-Paul Laurens, Antonin Mercié, Marqueste, Segoffin, Henri Martin, Pedro Gailhard et quelques autres. Ce sont eux qui, avec de jeunes et charmantes Toulousaines, m’accueillent à mon arrivée, comme si les muses étaient chargées de me faire les honneurs d’une cité où, de tout temps, l’art s’est épanoui, sous les formes les plus variées, comme une production luxuriante de la race et du climat.

Mais la science, elle aussi, a ses fêtes à Toulouse, et je vais, à l’Université, saluer la personne de M. Paul Sabatier, un des plus dignes continuateurs de Marcelin Berthelot. Devant les professeurs assemblés dans l’amphithéâtre, je rappelle par quelle série de découvertes successives le grand inventeur de la méthode synthétique avait établi