CHAPITRE XIV
La discussion du projet d’emprunt avait commencé à la Chambre des députés. Le groupe radical s’était prononcé par avance pour une émission limitée aux neuf cents millions qui devaient faire face aux dépenses extraordinaires d’armement et contre toute formule qui, inscrite sur le coupon, lierait le Parlement pour l’avenir. Le gouvernement persistait à demander une somme totale de un milliard trois cents millions et à vouloir porter sur le coupon une mention qui affranchirait la nouvelle rente de tout impôt futur. D’après ce qu’était venu me dire M. Georges Cochery, président de la commission du budget, esprit sage et pondéré, il était à craindre que la disposition présentée par le cabinet ne fût rejetée. J’avais, de nouveau, conseillé à MM. Barthou et Charles Dumont de ne pas engager leur responsabilité sur un texte qui avait déjà été repoussé, le 25 mars 1908, par 349 voix contre 170, qui pouvait sembler dirigé contre l’impôt général sur le revenu et dont je ne voyais pas l’opportunité. Mais, en cette circonstance, comme en beaucoup d’autres,