CHAPITRE III
Le samedi 18 janvier, je reçus, comme don de joyeux avènement, la nouvelle que l’Allemagne donnait enfin son adhésion au traité du 30 mars 1912, qui avait placé le Maroc sous le protectorat de la France. A 9 heures et demie du matin, je me rendis à l’Élysée avec les ministres et je remis au président de la République la démission du cabinet. Mes collègues et moi, nous fûmes chargés d’expédier les affaires courantes jusqu’à la constitution du nouveau ministère.
J’allai donc au quai d’Orsay, comme si j’avais été mis en minorité à la Chambre ; et si embarrassé que je fusse de n’être plus ni oiseau, ni souris, je repris mon travail, en commençant par dépouiller un courrier formidable et par jeter un regard rapide sur les coupures de presse que me présentaient M. Dæschner et M. Adolphe Pichon.
Parmi des télégrammes de souverains et de ministres étrangers, des adresses de municipalités françaises, des dépêches de chambres de commerce et de groupements politiques, littéraires ou artis-