Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/105

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un crédit de propagande, bien modeste par rapport à ceux dont dispose le gouvernement impérial.

Aujourd’hui a commencé en Lorraine l’offensive géminée de la 1re et de la 2e armées, celle-là commandée par le général Dubail, celle-ci par le général de Castelnau. Nous marchons sur Delme et sur Sarrebourg. Nous avons atteint le Donon, où nous avons constitué une véritable place d’armes. On se bat à Domèvre, au bois des Haies, à Saint-Blaise. Le grand quartier attend de ces opérations d’heureux résultats. Sur le reste du front, il n’y a, pour l’instant, que des engagements d’avant-postes. Mais en Belgique, des obus de 420 sont tombés sur le fort de Loncin, où se tient le général Leman. D’après les renseignements parvenus au général Joffre, les forces allemandes groupées entre Luxembourg et Liége comprennent, au moins, huit corps d’infanterie et quatre divisions de cavalerie. Il semble donc bien que l’ennemi prépare une large et puissante manœuvre à travers la Belgique. Le général Lanrezac, commandant de notre Ve armée, a attiré l’attention du général en chef sur la nécessité de couvrir notre aile gauche et le général Joffre a proposé à M. Messimy de placer trois divisions territoriales entre Maubeuge et le littoral pour former au moins, de ce côté, un barrage de fortune.



46. De Bruxelles, n° 197.
47. De Londres, n° 314.
48. De Bucarest, n° 50.
49. De Londres, n° 315.
50. De Christiania, n° 111.


Samedi 15 août

Triste journée d’Assomption, journée d’attente et d’incertitude. Les Allemands pelotent avant partie. En Belgique, les derniers forts de Liége résistent toujours. Mais Loncin saute, vers cinq heures et demie du soir, sous le feu de l’artillerie