Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/288

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les opérations de nos armées. De nombreux télégrammes de l’étranger viennent, un instant, soustraire notre esprit aux pensées qui l’obsèdent. De Constantinople : le gouvernement ottoman a pris le parti d’abroger lui-même, par iradé impérial, le régime des capitulations, dont il nous demandait si instamment la suppression ou la réforme. Sans doute ne croit-il plus avoir grand’chose à redouter d’une Europe divisée7. De Copenhague : M. Bapst nous informe que l’état-major général allemand a publié un avis, reproduit aussitôt en Danemark, pour annoncer que, malgré la convention de Genève, ses troupes emploieraient désormais des balles dum-dum, puisque les Français et les Anglais ont donné l’exemple. Voilà donc le véritable but de la manœuvre impériale : trouver dans un mensonge intéressé un prétexte à l’emploi de moyens barbares8. De Washington : M. Jusserand nous prévient que ses collègues d’Angleterre et de Russie ont reçu de leurs gouvernements respectifs mission de repousser, en ce moment, toute tentative de médiation européenne. Sir Ed. Grey a télégraphié à sir C. Spring Rice que le peuple anglais est assurément partisan de la paix, mais d’une paix conclue avec des garanties qui en assurent la durée et qui empêchent le renouvellement de faits analogues à la violation de la neutralité belge. Une telle paix, ajoute sir Ed. Grey, ne saurait être actuellement signée9. De Sofia : M. de Panafieu nous fait savoir que les victoires des Russes en Galicie, l’attitude expectante de la