Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/292

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qui essaient de couper nos lignes et d’encercler Verdun. Mais les chasseurs de Saint-Mihiel sont là pour les recevoir14. Joffre déclare que la situation générale, tant du point de vue stratégique que du point de vue tactique, s’est, depuis quelques jours, complètement transformée.

Un dernier télégramme du soir confirme cette impression. « Partout, nous dit Joffre, nos soldats se sont montrés au-dessus de tout éloge. » Et il ajoute: « J’ai tenu à rester très sobre de nouvelles, avant d’avoir obtenu de façon sûre des résultats indiscutables. Aujourd’hui, je puis vous les annoncer. Devant notre gauche, les armées ennemies en pleine retraite ont été rejetées au delà de la Marne par l’armée anglaise et par l’armée Franchet d’Esperey, qui ont gagné, en quatre jours de combat, plus de soixante kilomètres. L’armée Maunoury a supporté avec une énergie admirable le puissant effort que les Allemands ont tenté contre elle pour dégager leur droite. Ses troupes, longtemps soumises à un feu intensif de projectiles de gros calibre, ont pu repousser toutes les attaques et viennent de reprendre leur mouvement vers le nord, poursuivant l’ennemi en retraite. Ce matin le centre allemand a commencé à fléchir. L’armée Foch progresse vers la Marne, retrouvant sur le terrain les traces de la retraite précipitée de l’ennemi, dont les corps d’armée, et notamment la garde, ont éprouvé de grosses pertes. À notre droite, nous résistons avec vigueur à de très violentes attaques et tout fait espérer que notre succès va continuer à se propager. – Le général commandant