Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/359

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du général commandant les troupes britanniques une division précédée de son artillerie25. Mais elle aura, sans doute, besoin de quelque temps pour venir rejoindre le front anglais.

Tout à coup, arrive d’Anvers, avec la mention d’extrême urgence, un nouveau télégramme26. L’intelligent et impétueux ministre de la Marine britannique, M. Winston Churchill, est venu dans la place belge. Il a vu le roi et les ministres. Il a obtenu d’eux le maintien provisoire du statu quo : l’armée de campagne ne se retirera pas tout de suite. M. Churchill s’est engagé à fournir, dons un délai de trois jours, 7 000 hommes en plus des 2 000 fusiliers marins qu’il vient déjà d’amener à Anvers. Sept jours plus tard, le gouvernement britannique enverra, en outre, 60 000 hommes, dont deux divisions de cavalerie, ce qui, avec les deux divisions françaises espérées, porterait l’effectif des Alliés à environ 100 000 hommes.

Je revois le général Gaudin. Indépendamment des 150 coups par pièce qui nous resteront après le 10 octobre, il subsiste 60 lots de 6 000 coups non entamés, 30 000 coups à Bourges, la production du 1er au 10 octobre, soit 110 000 coups, 100 000 obus en fonte des écoles à feu, 90 000 coups à Paris, et les 100 000 obus de Douai, si on peut les évacuer. Pour médiocres que soient nos ressources, elles ne sont donc pas, si l’on hâte la fabrication, aussi pauvres que Joffre le redoutait. Le général Gaudin fait rechercher dans tous les départements, par les commandants de régions et par les préfets, s’il y a des établissements qui