CHAPITRE VIII
Dimanche 4 octobre
Conseil des ministres écourté par mon départ. Déjeuner rapide. Adieu souriant à la population bordelaise. Nous montons, Millerand et moi, dans la même automobile militaire. Sur son siège, un mécanicien réserviste, qui n’est autre que le fils de M. Morel, gouverneur du Crédit foncier, et un capitaine de spahis, de belle allure, qui est M. Doumayrou, attaché au cabinet du ministre de la Guerre. Viviani nous suit dans une seconde voiture, avec le général Duparge. Puis viennent, dans une troisième et dernière, M. Richard, directeur de la Sûreté générale, et quelques-uns de ces compagnons discrets que j’appelle mes anges gardiens.
À toute vitesse, nous traversons Angoulême et Poitiers, où pullulent des territoriaux oisifs, qui cherchent à se donner un air martial, et aussi beaucoup d’hommes des dépôts et de jeunes recrues. Les sentinelles nous arrêtent gravement à l’entrée des villes et se donnent la fierté de con-