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Jeudi 12 novembre

L’ennemi a essayé de déboucher de Dixmude par une attaque de nuit. Il a été repoussé. Mais il n’en a pas moins franchi l’Yser sur plusieurs points et il occupe encore une partie de la rive gauche.

M. de Panafieu nous signale les efforts que font maintenant l’Allemagne et l’Autriche pour entraîner la Bulgarie dans une action commune avec la Turquie13. Sir Ed. Grey est rallié à l’avis de Sazonoff, d’offrir la ligne Enos-Midia à la Bulgarie, si elle ne sort pas de sa neutralité. Le cabinet français accepte de s’associer à cette offre.



13. De Sofia, nos 121, 122, 123.


Vendredi 13 novembre

M. Pachitch se plaint, lui aussi, de la pénurie de munitions. Si pauvres que nous soyons nous-mêmes, nous avons déjà envoyé 20 000 coups à la Serbie. Nous expédions encore 10 000 obus à balles et 10 000 obus d’exercice. C’est le maximum de ce que nous pouvons faire. Si l’armée serbe est réduite à l’impuissance, l’armée autrichienne aura la route libre et cherchera la liaison avec les Turcs à travers la Bulgarie. Le quartier général serbe s’est déjà retiré de Valiévo sur Kraguiévatz. L’importance des renforts reçus par les Autrichiens et l’activité des préparatifs qu’ils ont commencés le long de la Save et du Danube font craindre à M. Pachitch que l’Autriche ne soit sur le point de tenter un suprême effort pour couper, après l’écrasement de la Serbie, les communications