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L’Homme libre, qui devait bientôt, après quelques coupures opérées par la censure, devenir L’Homme enchaîné.


Dimanche 9 août

Les informations que M. Berthelot nous a envoyées de Belgique et qu’il nous confirme à son retour ont inspiré au gouvernement de la République de tels sentiments de reconnaissance envers le roi que nous décidons de les lui témoigner par l’octroi de la médaille militaire. Je charge le général Duparge d’en porter les insignes au vaillant souverain et de lui remettre, en même temps, ce billet : « Cher et grand ami, je remercie vivement Votre Majesté des cordiales assurances qu’elle m’a fait transmettre par M.Berthelot. La France est pleine d’admiration pour l’héroïsme de l’armée belge et pour le noble exemple donné par Votre Majesté. Le gouvernement de la République serait heureux si Votre Majesté voulait bien accepter des mains de mon envoyé la médaille militaire française, qui est la plus haute distinction décernée dans mon pays pour faits de guerre et que portent, avec la même fierté, ceux de nos officiers généraux et de nos soldats qui se sont distingués sur les champs de bataille. »

Notre consul général à Anvers, M. François Crozier, le frère de l’ancien ambassadeur à Vienne, nous adresse des renseignements qu’il dît puisés aux meilleures sources : « Les Allemands placent en tête de leurs colonnes les prisonniers belges, peu nombreux du reste, pour leur faire subir le feu de leurs compatriotes. On insiste sur cette nouvelle, qui est certaine, et on nous sera reconnaissant de lui donner la plus large publicité38 ; »

De son côté, M. Klobukowski télégraphie39