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mais que le gouvernement français ne pourrait, sans doute, agir que d’accord avec ses alliés et qu’en outre, il consulterait certainement les chefs militaires. L’ambassadeur me demande mon sentiment : « Je ne puis, bien entendu, lui dis-je, rien décider en dehors du gouvernement, mais l’idée du Saint-Siège me paraît difficilement réalisable. Nous devons, comme vous l’avez indiqué, l’examiner d’abord avec nos alliés. Or la fête russe de Noël ne concorde pas comme date avec la nôtre. D’autre part, nul ne peut prévoir si la situation militaire permettra de faire trêve, le 25 décembre. La pensée du Pape me paraît généreuse, mais j’ai peur qu’elle ne soit un peu théorique. Prévenez, en tout cas, le cabinet à Bordeaux. »



8. N° 1097.
9. De M. Defrance, n° 188.
10. De Petrograd, n° 991.
11. De Petrograd, n° 990 et sans numéro, 28 novembre.
12. De Nisch, n° 331.
13. De Nisch, n° 334.


Mardi 1er décembre

Le matin, départ en chemin de fer, pour Saint-Omer. Viviani seul m’accompagne, avec le général Duparge et le colonel Pénelon. Nous arrivons à une heure. Le général Joffre, venu de son côté, nous attend sur le quai de la gare. Nous montons en automobile et nous nous rendons à Merville où se trouve le quartier général d’une division anglaise et où le roi George V nous reçoit dans une maison particulière, réquisitionnée par les troupes britanniques. Il porte un uniforme de campagne, pareil à celui du maréchal French, drap gris jaune, molletières, képi dont la visière est ornée de deux palmes d’or. Il me remercie aimablement d’être venu, me présente ses officiers et m’invite à m’asseoir à côté de lui, dans une automobile découverte, pour aller passer ses troupes en revue. Elles ont été, en grande partie,