Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/503

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Bordeaux jusqu’à nouvel ordre, sauf à venir de temps en temps à Paris. Néanmoins, le Conseil accepte que je rentre jeudi prochain avec Vi-viani et Delcassé. Millerand nous accompagnera et reviendra le samedi à Bordeaux, puisqu’il le désire. La question du gouvernement militaire de Paris sera réglée sur place.

Mauvaises nouvelles de Russie. Le grand-duc Nicolas affirme qu’il a en face de lui des forces considérables transportées en novembre du front occidental sur le front oriental21. Le généralissime russe déclare que si ces envois de renforts ennemis continuent devant lui, il sera « obligé de renoncer à sa tactique actuelle pour adopter le système de retranchements qui est pratiqué sur le front franco-belge. » Le grand-duc voudrait savoir si le général Joffre se propose de reprendre bientôt la marche en avant. Il ne paraît pas se douter des difficultés que nous rencontrons et nous-mêmes peut-être ne nous représentons-nous pas assez celles qui l’arrêtent. Cependant, à l’heure actuelle, Joffre est convaincu qu’en dehors de la cavalerie, aucune des troupes allemandes qui étaient en face de nous sur la Marne n’a été retirée de France pour être envoyée en Russie.

Les nouvelles de Serbie, elles aussi, sont mauvaises. Un cabinet national vient d’être constitué sous la présidence de M. Pachitch, mais la situation militaire ne s’améliore pas22.

Mauvaises également les nouvelles de Grèce. Pour secourir la Serbie, M. Venizelos continue à