Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/83

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que leur prête, dans ces moments critiques, l’armée française et, avec mes vœux ardents pour une commune victoire, veuillez, etc. »

M. Messimy désigne, pour être attachés à la personne du roi, trois officiers français dont l’attaché militaire, commandant Génie, et le colonel Aldebert, qui faisait, avant la guerre, partie de la maison présidentielle.

Devant le Conseil des ministres, se pose de nouveau, avec acuité, la question de nos rapports avec l’Autriche. L’Angleterre est prête à rappeler de Vienne son ambassadeur, mais à la condition que cette mesure soit immédiatement suivie d’une déclaration de guerre. M. Paul Cambon est d’avis que nous prenions d’urgence la même résolution20. C’est aussi l’opinion de MM. Viviani, Doumergue, Messimy, Augagneur et de la plupart des ministres. Deux ou trois cependant hésitent et voudraient qu’en tout cas fussent visés, dans la déclaration, les transports de troupes autrichiennes. Comme il subsiste, sur la réalité de ce grief, beaucoup d’incertitude, j’insiste pour qu’il ne soit pas retenu ou que, tout au moins, il soit accompagné de motifs mieux établis. Après une assez longue discussion, le Conseil reconnaît qu’il est impossible de rester dans le statu quo et il estime que les votes unanimement émis par les Chambres le 4 août rendent superflue une nouvelle délibération parlementaire. Le gouvernement adopte ensuite la formule suivante que M. Doumergue est chargé de communiquer à sir Francis Bertie : « Après avoir déclaré la guerre à la Serbie et pris ainsi la première initiative des hostilités en Europe, le gouvernement