Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 5, 1929.djvu/97

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Les troupes d’Afrique viennent, Dieu merci ! renforcer nos divisions fatiguées. Le XIXe corps a déjà envoyé en France deux convois, l’un de quinze mille, l’autre de huit mille hommes.

À la suite des négligences administratives qu’il a commises, le préfet de Meurthe-et-Moselle a été révoqué et remplacé par M. Mirman, ancien député de la Marne, très ardent patriote. Déjà installé à Nancy, M. Mirman télégraphie au ministre de l’Intérieur que la population de Pont-à-Mousson a été fort éprouvée par le bombardement; il y a eu cinq civils tués et des blessés. Il s’est également rendu à Lunéville. Dans chacune des deux villes, il a laissé en permanence une de ses filles pour réconforter les habitants, qui donnent, du reste, l’exemple du plus grand courage. La région de Briey est elle-même occupée par des régiments d’infanterie bavaroise et par des escadrons de chasseurs à cheval, de dragons et de hussards de la mort. Dans toute la contrée envahie, les Allemands font razzia des denrées alimentaires et s’emparent des récoltes qu’ils expédient sur Metz par chariots et par camions. Le maire, le curé, le garde civil d’Homécourt, capturés dans la nuit du 3 au 10 août, ont été conduits à Metz et y ont passé devant une cour martiale ; le garde a été acquitté ; mais le maire et le curé sont détenus dans une forteresse sous l’inculpation non fondée d’espionnage45.

En revanche, un combat engagé avant-hier sur l’Othain, dans le nord de la Meuse, vient de se terminer à notre avantage. La brigade d’infanterie